Trajet séraphique
Le navire broute les nuages,
Lait des cieux sublimes, crémeux,
Nous voguons sur cette mer d’écume laiteuse,
Contournant le pâturage céleste,
Tandis que l’œil du cyclope s’éteint,
S’éteint en flambant, fermant sa paupière obscure.
Le lait de coton, ou coton de lait,
Se noircit, il devient bleu comme du charbon.
La lumière nous brûle l’iris,
La lumière nous perce les tympans,
Mais, comme le reste, passe sous notre regard.
Je vois les montagnes souterraines,
Les collines du Très-Haut, d’azur,
De l’ici-bas on ne voit que des miniatures.
Odeur toute savoureuse de l’Aurore,
Qui déroule en bas sa langue étoilée ;
L’Angélus tremblant dans mes yeux
Arrose le ciel sans que je ne le voie.
Je sens, là-dessous, au-delà des nuages,
Je sens me traverser les épines roses,
Ô ronces de l’Angélus qui s’abreuve de sang
(Mais je lui donnerais volontiers le mien, encore,
Jusqu’à ce que cette éternité ne meure).
2022.
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