Des oiseaux dans tes yeux
Il y a des
oiseaux qui se cachent à l’intérieur de tes yeux, ces oiseaux n’ont aucune
couleur,
Ils se
reposent sous le soleil de ta paupière,
Dorlotés par
le chatoiement de tes cils,
À l’ombre
des vagues du monde, souverains endormis dans le nid de ton iris, à l’ombre des
yeux sans plumage, où ne sommeille que l’image floue d’un miroir (miroitement
sans profondeur, miroitement ne touchant le fond d’un ciel de caverne),
Tes yeux
comme des anges au bec agrume,
Tes yeux
sont deux grottes rondes et profondes, le terrier des oiseaux célestes
abandonnés par les cieux, tombés des branchages où poussent des fruits
inconnus,
Oiseaux
perdus s’étant couchés dans le creux de ton visage, baignés par l’aube
éternelle nichée dans la prunelle,
Car la
prunelle est celle des plumes indicibles que les mots s’attachent à se
détacher,
Plumes
invisibles dont les nuances ne sont pas connues des yeux d’homme,
Ô ce regard,
ce regard immense, ce regard de colosse englouti par la grande mélancolie,
Ô ce regard
de fleurs pour toujours ouvertes aux astres, ces tournesols lunaires, ces
hiboux silencieux hululant dans la chaude après-midi de ton regard,
Ô regard aux
couleurs aveugles,
Des oiseaux
sont dans tes yeux, brillent leurs plumes de feux irréels, et chatouillent mes
pupilles,
Les rendent
aèdes.
2023.
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