La nostalgie du voyage
Dans mes yeux rêvent des odyssées de lumière, S’agite sans fin dans mes pensées la couleur Souveraine d’une éternité éphémère, Dont les racines chevauchent jusqu’à mon cœur. De grands paysages gravaient sur ma rétine, Mon âme percée par les flèches de l’instant, Les rites futurs qu’épousera ma routine : Le temps reprendra sa vie solennellement ! J’ai bu le présent comme une eau mémoriale, Coulant dans mes veines, jusqu’à me les ouvrir. Génies gémissants aux doctes mercuriales Me tendaient leur refrain : Ton bonheur va mourir ! Cette pluie de moments vécus sur mon visage Cascade maintenant que le sommeil chez moi Cinématographe cent lieux sans tamisage, Où végètent quelques souvenirs siamois. Sur les bords des très ordinaires marées froides, C’est une autre mer que je sens contre ma peau, Et à ma bouche, c’est un sel étranger, roide, Qui palpite sur ma langue comme un drapeau. Oh ! contre quels pavillons l’haleine marine Écrase-t-elle son nez de ...